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jeudi, 09 janvier 2014

Dieudonné interdit à Nantes: 45 minutes de réflexion pour le juge Stirn !

1281972709.jpgYves Darchicourt

Ainsi donc le Conseil d'Etat s'est finalement plié aux injonctions de Manuel Valls et in extremis a rendu caduque la décision prise par le Tribunal administratif de Nantes qui avait annulé l'arrêté d'interdiction du spectacle de Dieudonné pris par le Préfet en application de la circulaire répressive du premier lobbyiste de France.

En fait, le Conseil d'Etat a été saisi en référé par le gominé ministériel et c'est donc un juge unique qui s'est prononcé sur le pourvoi. En l'occurrence c'est le juge Bernard Stirn qui a été chargé d'expédier l'affaire et "expédier" est bien le mot puisque le robin a rendu sa décision en 45 minutes !

On ne sait pas si Stirn était le juge de permanence, s'il a été tiré au sort, s'il s'est porté seul volontaire ou s'il a été choisi en fonction de critères si particuliers que seuls des indignes pourraient les relever. Quoi qu'il en soit, on apprendra ( sans trop de surprise ?) que l'intéressé est un arrière petit-neveu d'Alfred Dreyfus, le capitaine juif de la fameuse "affaire"...ce qui n'est peut-être pas incompatible avec l'indépendance d'esprit et l'équité même s'il s'agit de se prononcer sur des risques de troubles à l'ordre publics aux relents d'anti-sémitisme supposé, mais qui a fait dire à l'ancien magistrat Philippe Bilger -ardent défenseur de la liberté d'expression - interrogé sur RMC ce matin que "si l'on a choisi Bernard Stirn c'est que l'on savait qu'il allait prendre la bonne décision sur le plan politique"

Victoire en demi teinte pour Valls cependant. D'abord les débordements quenelliens qu'il espérait n'ont pas eu lieu et c'est finalement l'humoriste qui est apparu comme un garant de l'ordre public en convaincant ses spectateurs de se disperser calmement. Et puis ses attaques répétées contre les libertés publiques fragilisent encore plus un gouvernement déjà discrédité par ses échecs économiques et son ultra fiscalisme et considéré comme fort éloigné des préoccupations premières des Français. Le fanatisme de Manuel Valls pourrait bien en faire un des principaux fossoyeurs de cette ripoublique qui est en train de crever.

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