samedi, 22 février 2014
Hazout condamné pour viols : après Strauss-Kahn encore un grand homme cloué au pilori !
Trust me I'm a doctor avait placardé André Hazout dans son luxueux cabinet de gynécologie du 17e arrondissement de Paris. Et pourquoi n'auraient-elles pas eu confiance les patientes d'Hazout, pour s'exposer à ce spécialiste de l'infertilité, nues, jambes ouvertes, pieds dans les étriers, à mille lieues de tout esprit de provocation ou de la moindre pensée libertine, tenaillées par le désir inassouvi d'enfant et surtout angoissées, redoutant le diagnostic final qui mettrait fin à leurs espérances. Et elles ont eu tort, 33 d'entre-elles ont eu tort de ne voir en lui qu'un praticien aussi cher que renommé oeuvrant en outre dans une clinique et deux hôpitaux alors qu'elles avaient affaire à un pervers, un prédateur sexuel caché sous une rassurante blouse blanche.
Convaincu de viols et agressions sexuelles sur six de ses patientes (27 plaintes concernaient des faits prescrits), l'homme a été condamné à 8 ans de prison et interdiction définitive d'exercer la médecine après seulement 4 heures de délibéré et malgré les envolées de la défense évoquant des "agressions sexuelles" évoluant en "rapports consentis" ! Et puis Hazout est une pointure dans sa partie, une épée de la conception in vitro, un cador de la procréation médicalement assistée, une espèce de bienfaiteur dans son genre et quel cerveau! Pratiquement l'excuse absolutoire à lui tout seul ! C'est sans doute pour cela qu'en dépit d'une dizaine de signalisations avérées, le Conseil Départemental de l'Ordre de Paris a fermé les yeux et les oreilles durant 20 ans. C'est sans doute pour cela aussi qu'un des bavards a pu conclure sa plaidoirie en s'adressant aux jurés : "si vous le condamnez au trou, vous le regretterez" (source:France Info)... menaces directes ou manière de dire qu'un tel puits de science ne saurait être exclu de la société sans dommage pour elle ?
L'affaire Hazout fait immédiatement penser à celle de son congénère Strauss-Kahn. Dans les deux cas, la défense tente de faire du viol ou de l'agression sexuelle une simple péripétie érotique avec des libertines, amours ancillaires ou adultère médical entre adultes consentants; dans les deux cas, il se trouve des "élites" pour sous entendre amèrement que des considérations aussi futiles privent le monde de son "meilleur économiste" ou de son superman de la fécondation artificielle. Et dans les deux cas, on a affaire à un luxurieux à la prétention incommensurable, persuadé de mériter d'être un dominateur qui prend ce dont il a envie sans avoir de compte à rendre.
André Hazout a dû rendre des comptes. Il est en tôle. Qu'il y reste !
15:56 Publié dans Le billet politique d'Yves Darchicourt | Lien permanent | Commentaires (0)
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